Logement au Togo /Abus des loyers dans les locations, un réel casse-tête à Lomé
Avoir un abri ou un toit sous lequel vivre ou entreprendre une activité, devient de plus en plus difficile dans la capitale Togolaise. Les loyers dans les locations flambent depuis plusieurs années. Pour louer une chambre, ou une simple pièce, les propriétaires exigent, généralement un an voire deux ans de loyer d’avance. Ce phénomène, devenu un commerce pour bon nombre de ces propriétaires, rend difficile l’accès au logement.
Dans plusieurs maisons de location à Lomé, les loyers, que ce soit, des commerces, des bureaux et des habitations, flambent depuis plusieurs années. Cela est devenu un phénomène lié à la loi de l’offre et de la demande et les propriétaires font aujourd’hui la pluie et le beau temps en imposant aux locataires des conditions à la limite de la légalité.
Selon Kossi, un locataire rencontré à Adéwui lors des investigations, cette situation accentue le problème de logement dans le pays et ce sont souvent les pauvres qui en sont victimes. « Ce n’est plus facile de vivre à Lomé. Le coût des loyers dans les locations sont devenu un casse-tête pour tous les Togolais. Si on n’a pas assez de moyens, on ne peut pas avoir accès à une chambre à louer. », a-t-il souligné. Amivi, une autre locatrice, pour sa part, le phénomène prend surtout de l’ampleur dans le centre-ville et tend aussi vers les milieux périphériques. « Cet état de chose est constant surtout dans le centre-ville et aussi dans certains quartiers de Lomé. Cela tend également vers ses périphéries. Dans les quartiers comme Dékon, Adéwui, Tokoin, Agbalépédo, GTA et autres, les loyers d’une pièce, dans la plupart des cas, sont compris entre 8000F.CFA et 10000F.CFA Ceux, entre 7000 et 6000F.CFA sont considérés comme une chance. », a-t-elle déclaré avec amertume.
En effet, outre les quartiers populeux situés dans les zones périphériques et insalubres de Lomé, où les habitations à matériaux précaires accueillent des familles entières au prix de 5.000 à 6.000 FCFA, la pièce ou d’anciennes constructions non crépies à 25.000 FCFA les deux pièces, la cherté du loyer constitue le souci quotidien de nombreux habitants. La rareté des terres et la hausse des loyers au centre-ville renvoient les populations vers les cités de la périphérie, où le prix des parcelles et les loyers sont moins élevés. Cependant, le loyer, n’étant régi par aucune disposition réglementaire, subit, lui aussi, la loi de l’anarchie. Dans les quartiers périphériques, il est aussi noté nettement cette augmentation des loyers, car si dans le temps, ou du moins tout dernièrement dans les années 90, les loyers étaient en dessous de 6000F.CFA, maintenant, ce n’est plus le cas. Ils connaissent une augmentation qui tend déjà à rejoindre ceux du centre-ville et les autres quartiers de la capitale.
Pour Patrik, un jeune locataire et fonctionnaire dans une institution de la place, ce qui est encore déplorable, c’est l’état de certaines habitations qui, malgré leur précarité, ont des coûts élevés. « Oh ! Si vous voyez certaines de nos locations, ça fait pitié. Elles sont précaires, il n’y a même pas d’eau ni de toilettes mais leur coût est élevé. Dans certains quartiers de Lomé, par exemple, l’habitat est dominé par les maisons à un seul niveau entouré d’un mur de clôture et regroupées autour d’une ou plusieurs cours à l’intérieur d’une seule concession. Au milieu de celle-ci, quelques zones marquées par des types d’habitat caractéristiques de couches sociales plus affirmées, constitués des zones d’habitat planifié des années 1960. » a-t- affirmé avant d’ajouter avec indignation « la preuve, vous-même, vous voyez là où j’habite. L’état de la maison n’est pas bon. D’ailleurs la construction des chambres est de l’ancienne époque. Les chambres sont en ce qu’on appelle communément « face me, i face You ». On manque de bonne condition ici, mais le propriétaire s’en fiche pas mal. Tout ce qui l’intéresse c’est son loyer à la fin du mois. »
En dehors de ce que vient d’affirmer Patrik, il est à noter que dans ces mêmes zones, les nouvelles constructions avec des commodités modernes varient de 20.000 et 30.000 FCFA pour une chambre salon et de 50.000 à 60.000 FCFA les deux chambres salon. Les quartiers modernes, dont les habitations remplissent les normes de confort à la mode, ne sont accessibles qu’à ceux qui sont capables de payer 35.000 à 40.000 FCFA pour les deux pièces et 80.000 à 100.000 F.CFA pour les deux chambres salon. A cela s’ajoute le problème des démarcheurs qui exigent des commissions, car l’acquisition d’un logement à Lomé est de plus en plus l’affaire des agences immobilières ou des démarcheurs ambulants qui sont, dès fois, de mauvaise foi, en trainant encore leurs clients dans la boue.
Que faire alors face à ce problème?
Ce qu’il faut souligner c’est que l’abus des loyers devient un réel problème de logement pour les citoyens togolais, d’autant plus que la condition de vie d’un Togolais lambda est aujourd’hui très misérable. Il lui est difficile de trouver de quoi se nourrir, voire payer des loyers. A cela s’ajoute un flou artistique concernant les baux. On se demande pourquoi les propriétaires aiment tant augmenter les loyers. Difficile à répondre, mais la seule chose à retenir, est que les loyers des locations se basent sur certains principes. Et pour cela, il va falloir des dispositions de réglementation régissant le loyer au Togo. Au début de cette année, les autorités togolaises ont annoncé de disposer d’une législation très stricte fixant les obligations des parties (locataires et propriétaires) afin d’éviter les abus. Mais, rien n’ai fait jusqu’à présent. Tout porte à croire que le problème est oublié. Nos autorités doivent prendre au sérieux cette situation désespérée des pauvres locataires. Il faut qu’une loi soit rapidement adoptée pour que le Togolais ait enfin accès facile au logement et que ces propriétaires qui font aujourd’hui la pluie et le beau temps en imposant aux locataires des conditions à la limite de la légalité soient ramenés à l’ordre. Trop c’est trop, l’abus des loyers est un réel casse-tête pour les Togolais.
R. A
Commentaires